En novembre 2007, notre reporter Dany Jucaud retrouve, dans leur appartement de Manhattan, Sean Connery et son épouse Micheline. «Micheline, sa colonne vertébrale, Micheline qu’il appelle dix fois par jour pour un oui et pour un rien, passe et repasse. Elle est toujours en mouvement. Il la suit des yeux en souriant. Comment pourrait-il vivre sans elle ?» s’interroge la journaliste de Match qui, avec une demi-douzaine de rencontres étalées sur près de 20 ans, peut témoigner de la solidité de ce couple souvent ballotté par les controverses…
Le plus célèbre des Bond a rencontré la Française Micheline Roquebrune à Marrakech, en 1970. L’année suivante, l’acteur quittait sa première épouse. «Quand j’ai connu Sean, c’était un être désabusé. Assez blasé. Sans enthousiasme. Il se sous-estimait. Il pensait que tout le monde était plus talentueux que lui. Il avait une vue très pessimiste du monde. Je lui ai apporté assurance et joie de vivre. Il voit des problèmes partout et il dit que je suis là pour trouver des solutions», confiait Micheline en 1993. Trois ans auparavant, Sean faisait la même analyse : «Je manque souvent d’enthousiasme. Micheline, c’est la joie de vivre personnifiée. Malgré tout, elle est beaucoup plus cynique que moi. Elle voit les gens tels qu’ils sont vraiment. Elle me dit toujours que je suis trop idéaliste. Lorsque je l’ai rencontrée, j’étais très naïf.
D’interview en interview, Sean Connery ne cesse de rappeler cette joie de vivre et, plus encore, cette vivacité d’esprit : «Micheline est beaucoup plus intelligente que moi». Elle, pour sa part, souligne toujours son intégrité : «Terence Young dit que, à part Lassie, Sean est le seul qui n’a pas été corrompu par les studios. C’est un diamant». Il confirme : «Je déteste les mondanités, les gens bidon. J’adore être seul. Vous savez, je n’aime pas beaucoup parler de moi. Je ne sais pas très bien faire de l’introspection». Cette intransigeance, s’amuse son épouse, fait aussi de lui «un sauvage à la limite du primitif». Il rit : «Elle me connaît mieux que personne ; mes hauts et mes bas».
Micheline, en effet, ne cache rien des travers de l’homme derrière l’icône de cinéma : «Grognon», «râleur», «impatient»… «C’est un grand égocentrique comme tous les acteurs. Sean a tendance, parfois, à perdre le sens des priorités et à faire d’une souris une montagne», souligne-t-elle en 1995. «Il se met parfois en colère pour des détails. Ça dure vingt secondes, et c’est fini. Sur les tournages, ses désirs sont des ordres, et quand il rentre à la maison, je remets vite les pendules à l’heure